pain. Qu’une telle matière agisse sur les teintes elles-mêmes est évident. Mais elle agit plus encore sur la lumière des tableaux. D’un bout à l’autre, elle lui tend des pièges qui la font frémir avec diversité. Or, ce quı compte en premier pour Zack, c’est la lumiere. Dans ses oeuvres figuratives déjà, elle importait plus que les corps. Main- tenant que les corps sont pulvérisés, rien ne s'oppose plus à ce que l'artiste avoue qu'elle est le héros principal de sa peinture. Tantót elle étend sa clarté sur presque toute la toile, modulant avec douceur les dégradés de quelques couleurs peu différentes; tantót son domaine est limité par des ombres légéres ou compactes qu'elle tend à ronger, à pénétrer, mais qui sur certains points lui résistent. Cependant au fond, le clair et l'obscur ne s'affrontent pas ici dans des luttes dra- matiques. Il y a entre eux des rencontres, des dialogues plutôt que des conflits, du moins ne voyons-nous pas de conflits aigus, irrécon- ciliables. Les éléments opposés ont tendance à glisser les uns dans les autres, non à se déchirer mutuellement. Et lors même que nous voyons des agglomérations de bleus, de bruns, de verts assombris où semblent se matérialiser des menaces d’orage, nous ne pensons pas à la foudre. L’art de Zack a je ne sais quoi de feutré. Rien ne lui est plus étranger que les heurts et le bruit. Depuis une dizaine d'années, ses formes souvent rappellent des nuages, des brouillards ou des fumées qui montent, s’épaississent, se désagrègent. Il arrive aussi qu’elles fassent songer à des substances