Cette exposition ne vise pas à établir l'inventaire de tout ce qui représente «l'Ecole de Paris» au Luxembourg; elle n’a pas la pretention d’&tre complete. Méme la collection du Musée n'y figure pas dans sa totalité. Et il reste aussi chez des particuliers des toiles, des aquarelles, des tapisseries fort remarquables, que la place dont nous disposons et l'ampleur qu'il est raisonnable de donner à une exposition interdisaient d'ajouter aux cuvtes qui se trouvent ici réunies. D'ailleurs, eát-on voulu que l’ensemble füt plus vaste encore, pour l'essentiel sa physionomie n’aurait pas change. Les maitres de la premiére moitié de notre siécle y seraient restés peu nombreux et on aurait toujours vu y dominer la pein- ture abstraite ou semi-abstraite telle qu'elle a triomphé aprés 1945, non seulement en France, mais dans bien des pays en Europe et en Amerique. C’est que, à quel- ques exceptions près, l’art vivant n’a commencé de toucher nos compatriotes qu’après la dernière guerre, et comme la plupart de ceux qui se mirent à l’aimer étaient encore assez jeunes, ils ne pouvaient plus songer à acheter des Bonnard ou des Matisse, des Braque ou des Picasso, des Léger ou des Rouault. Faut-il rappeler que le Musée se trouvait dans une situation analogue? Rien de plus naturel dés lors, ni de plus sense, que de se tourner vers les successeurs de ces artistes, vers ceux parmi lesquels on pouvait espérer découvrir les maîtres de demain. On con- A