moderne normalement ne se soucie guére, mais dont les contes (et parfois nos songes) nous rappellent combien elles répondent à des aspirations profondes de notre espece. Aussi quand il intitule certaines oeuvres L'Océanide, Ondines, Amphion, La Sirène, nous avons affaire à autre chose qu’à ces figures quelconques, exsangues que nous a offertes la sculpture académique et qui n'avaient de mythologique que le titre. Chez lui, le caractére fabuleux ou mythique est révélé par la nature même de la sculpture. A telle enseigne qu'aucune oeuvre ne saurait mieux mériter son nom d'Ondines que celle qu'il a ainsi baptisée. Et quoi de plus vrai que sa Grande Sirene dont le corps robuste et flexible parait ruisselant d'eau de mer? D'ailleurs si d'emblée nous trouvons à cette sculpture l'air le plus naturel, le plus vraisemblable, n’est-ce point parce que rien ne ^ . x + . . ^ . . . , se prête mieux à matérialiser un être imaginaire qu'un ensemble de f i bes? ormes inventées: Laurens n'est certes pas le seul sculpteur moderne qui ait su conférer à de telles formes un saisissant pouvoir d'émotion. Mais il est l'un de ceux qui, dans le domaine de l'art figuratif, nous ont apporté les réalisations les plus originales et les plus convaincantes. Tout en inventant ses oeuvres avec une entiére liberté, il a su les charger de souvenirs et, si d’un côté il faut bien les qualifier d’inédites, de l'autre elles font allusion à des réalités qui nous sont connues, voire