rude climat paysan qui l'entoure une viguevr. une dureté qui corres- pondent à l'époque tragique où il se développe. Il peint alors de grandes scènes paysannes où apparaissent groupées les figures d'une famille, les Roumégous, dont il personnifie aussi avec amour chaque individu. Les éléments trés simples du décor, table de ferme, cheminée, sont l'objet de puissantes variations. Une exposition mémorable à la Galerie Maeght en octobre 1946 permet de mesurer l'ampleur de cette création. Le Grand Prix de la premiere Biennale de Säo Paulo en 1951 la consacre. Chastel poursuit en méme temps une oeuvre graphique trés delicate, creant un bestiaire pour Paul Eluard. Dans les grandes com- positions qu’il multiplie: Concerts, Leçons de musique, L’amour au bistrot, il prend de plus en plus ses distances par rapport au sujet, recherchant un équilibre heureux de plans colorés dont on déchiffre peu à peu la savoureuse signification. Viennent ensuite des interpré- tations de paysages où l'artiste se dépouille de plus en plus des formes apparentes pour n'en garder que des suggestions aigués qui évoquent un parfum, une musique, un chant. Il y a dans l'oeuvre comme dans la personne de Roger Chastel une «melancolie un peu fiévreuse» (le mot est du fin critique René Jean en 1933). Un idéalisme farouche, un peu de romantisme même