Des mines d’argent locales ont souvent fourni le métal nécessaire à la frappe: celle de Strasberg est représentée sur un thaler du comté de Stolberg; celles de Wildberg et de Bieber sont mentionnées respectivement sur deux thalers de Pfalz-Sulzbach et de Hanau-Münzenberg. Deux « Städtetaler » montrent l’un une vue de la ville (Francfort), l’autre trois écus d’armes (Nuremberg). Les pièces aux flans « carrés », placées en fin de série, sont des monnaies obsidionales découpées dans la vaisselle d’argent du commandant de la ville assiégée. Les deux premières furent frappées en 1633 dans la ville de Brei- sach investie par les troupes de Bernard de Weimar. La dernière fut émise à Landau en 1713, par le prince Charles-Alexandre de Wurtemberg, lors du siège de la ville par le maréchal de Villars. La sé- lection de monnaies françaises comprend des écus de Louis XIV à Napoléon ler, à la suite desquels on peut voir un spécimen de la monnaie octogonale en argent de 25 sols, émise à Aire-sur-la-Lys par le marquis de Guébriant, commandant de la garnison, lors du siège de la ville, en 1710, par l’armée des alliés commandée par Marlborough et le prince Eugène. La cité de Metz est représentée par deux écus, dont l’un montre St Étienne, patron de la cité, l’autre un écusson aux armes messines. La série autrichienne comprend des écus de Maximilien IT à Léopold II, et un thaler de Hieronymus, comte Colloredo, évêque de Salzbourg. En fin de série on peut voir un thaler de Charles III Joseph, duc de Lorraine, arche- vêque d’Olmütz (ville située en Tchécoslovaquie). Au nombre des monnaies italiennes on remarquera notamment un superbe ducaton de Philippe II, frappé à Milan (fig. 20), ainsi que des pièces d’argent de Lucca et du Vatican. 9 MEDAILLES LUXEMBOURGEOISES Les médailles de Jean l’Aveugle (fig. 23) et de Charles IV (fig. 24), placées en tête de la série de mé- dailles exposées, sont de facture moderne. Les anciens jetons et médailles luxembourgeois frappés depuis la fin du XVe siècle — pièces fort rares — ne sont pas représentés dans l’exposition. Au nombre des médailles témoignant de notre passé mouvementé, il y a lieu de relever celle d’argent qui conserve le souvenir de la dévastation du Luxembourg en 1602 par les troupes des Etats Généraux, conséquence de l’interdiction par le comte Pierre-Ernest de Mansfeld aux habitants du pays de payer des contributions à ces « rebelles ». L’orgueil du Roi Soleil est documenté par les médailles frappées en commémoration de la prise de Thionville (1643) et de Luxembourg (1684) (fig. 25 et 26). 7