attribution reste discutable. La première pièce dont l’identification ne semble pas faire de doute est le denier attribué par Bernays & Vannérus à Henri II (1026-1047). Il s’agit dans les deux cas de deniers sur flan large. À ‘Trèves la transition du denier sur flan large à celui sur flan étroit s’est opérée sous l’archevêque Hillin, vers 1152-1155, comme l’a démontré le trésor de Thailen. Le premier denier sur flan étroit est celui de Henri IV (1136-1139-1196). Une lacune de quelque cent ans sépare les règnes de Henri IT et de Henri IV: nous ne savons strictement rien sur le monnayage (éventuel) à cette époque. Il est cependant vraisemblable — vu l’exemple de Trèves — que les frappes (éventuelles) antérieures à Henri IV sont toutes des deniers sur flan large. Dans l’absence de textes, seul un trésor comprenant de telles pièces pourrait apporter des éclaircissements à ce problème. C’est donc à partir de Henri IV qu’est émis le denier sur flan étroit (et parfois l’obole — demi denier). Sous Henri VII (1288-1309) commence la frappe de monnaies plus importantes: le gros (Groschen, valant 12 deniers) et ses subdivisions, ainsi que l’esterlin (ou tiers de gros, valant 4 deniers). Le règne de Jean l’Aveugle (1309-1346) nous offre une très vaste série où foisonnent surtout les esterlins de type anglais (« lushbournes »). Les autres espèces, calquées pour la plupart sur des types étrangers, comprennent notamment des imitations de type brabançon, liégeois et français. Au nombre de ces dernières nous voyons apparaître les premières monnaies d’or luxembourgeoises. Parmi les monnaies d’argent il con- vient de relever les belles plaques (et leurs subdivisions) issues de l’association monétaire avec le comte de Bar. Charles IV (1346-1353) frappe la plaque et le gros (ainsi que leurs subdivisions). Wenceslas Ier (1353-1383) émet le premier florin d’or luxembourgeois. Le système du gros se maintient au-delà de l’époque des engagistes (1388-1443), jusque sous la domination bourguignonne (1443-1555), où appa- raissent quelques nouveaux nominaux comme le florin Philippus et le patard. La période espagnole (1555-1714) rompt avec le système monétaire établi; on frappe la grosse monnaie d’argent: écu Phi- lippe, patagon ainsi que d’autres valeurs dont les plus petites sont le sol (sou) et le liard. La cou- ronne d’or de 1632, émise sous Philippe IV (1621-1665), conservée en un seul et unique exemplaire, est la dernière monnaie luxembourgeoise en or. Sous l’occupation autrichienne (1714-1795) on frappe le sol et le liard avec leurs multiples et fractions. Le 21 novembre 1794 les troupes révolutionnaires fran- çaises, commandées par le général Moreaux, assiégèrent la Ville et Forteresse de Luxembourg. L’année suivante le commandant de la garnison autrichienne, le feldmaréchal v. Bender, décida l’émission d’écus obsidionaux de la valeur de 72 asses (= sols). La paire de coins exposée a servi à la frappe de ces pièces d’argent. En même temps, des pièces de la valeur d’un sol furent coulées en métal de canon. Il s’agit là des dernières monnaies fabriquées à Luxembourg. 15