il est évident qu'il ne se range point parmi ceux qui explorent l'inconnu et ne cultivent que l'inédit. Son ambition était simplement de faire une peinture qui tüt en tous points picturale. Autrement dit, quand il exécutait un paysage, il ne se contentait pas de reproduire un site, il voyait dans le tableau un ensemble de lignes et de couleurs, qui, tout en pouvant être suggérées par le motif, ont finalement une vie autonome. Aussi son amour de la simplicité ne le conduisait-il pas à renoncer au raffinement dans le coloris, et il n’estimait point que le prix qu’il attachait au naturel lui interdisait de chercher des effets qui sont strictement artistiques. Au début des années vingt, peu de temps aprés avoir terminé ses études, il n'est pas loin des Impressionnistes. Dans les paysages que lui inspire la vallée mosellane, le monde est baigné d’une lumière tendre, caressante et sereine qui a plus de réalité que les objets eux-mêmes. Mais au fond Klopp répugne à laisser les formes se dissoudre; il ne se complaît pas à leur évanouissement dans un flou sans limites. On le voit donc de plus en plus structurer son tableau, en y introduisant la silhouette massive d’un pont, d’un dragueur, d’un bateau qui retiennent le regard, le ramè- nent en avant, le font s’arrêter sur des choses aux contours précis et accusés. Sans doute est-ce par l’admiration qu’il porte à Cézanne que s’explique ce souci de la construction qui, tout en produisant un dessin très volontaire, évite que les lignes ne se figent dans la froideur du sché- matisme. Vers 1928, l'art de Nico Klopp se déploie, s'amplifie; les couleurs deviennent plus vives et plus saturées. Cette fois, c'est l'exemple de Van Gogh qui le stimule, mais il ne cesse pourtant pas de rester fidéle à sa propre nature. À côté de l’insistance des rouges, des orangés, des jaunes, des tons calmes ou froids apparaissent qui tempèrent l’ardeur de l’ensemble.