Né en 1894, Nico Klopp disparaît déjà en 1930: 1l ne faut pas oublier cette mort prématurée quand on se trouve en présence de ses oeuvres. Il est bon de se rappeler aussi que, comme presque tous les artistes luxem- bourgeois qui ne sont pas fortunés, Klopp n’a pu se vouer entièrement à la création artistique: il a dà accepter un de ces "seconds métiers" qui soustraient toujours à l'art un temps et une énergie irremplacables, méme s'ils ne sont pas des plus accapareurs, comme l'était sans doute ce poste de receveur communal qu'il occupait à Remich depuis 1925 jusqu'à la fin de sa vie. Il importe de se rappeler autre chose encore: tout au long de sa carriére, Nico Klopp figurait chez nous parmi ceux dont la peinture était peu appréciée. S'il choquait moins que Kutter, il avait cependant lui aussi à se défendre contre les railleries et les dénigrements. Persuadé que lui et ses amis devaient se grouper pour imposer leur art, il accepta méme d’être le secrétaire de la Sécession qui se constitua en 1926 et dont il fut l'un des principaux animateurs, ce qui est bien prouvé par le fait qu'aprés sa mort le groupement a cessé d'exister. Ainsi, Nico Klopp a pu apparaitre au Luxembourg comme un révolutionnaire, alors que son caractère essentiel est la retenue, et que, dans un milieu qui n'aurait pas ignoré les conquêtes élémentaires de l’art moderne, il eût frappé par sa modé- ration, mais non par son goût de l’aventure et des extravagances. Car