par Corot. Il installe son chevalet pendant de longues heures sur les quais de la Seine aux eaux calmes et fluides ; il dépeint l'atmos- phére réveuse et pittoresque de Montmartre, la grandeur majes- tueuse de Notre-Dame qui se mire dans l'eau et les vieilles ruelles, pleines de poésie. Son goüt du silence et de la solitude lui fait rechercher de préférence les endroits calmes et sereins oü le temps semble s'arrêter. Comme disait Pierre Frieden, « tout chez lui était rythmé par la lenteur ». Vers la fin de ses années d'études, sa technique se caractérise par un emploi minutieux et calculé de la pâte, alors qu'au début il travaillait une matière plus épaisse. Rares sont les œuvres peintes en couleur pleine. Exception faite pour les portraits, sa touche est légère, palpitante ; la toile transparaît souvent comme sur une aquarelle, ce qui rend les compositions moins rigoureuses et leur donne un aspect de velouté et de rève. Un court séjour de quatre mois en Bretagne, lui fait découvrir la lumiére tamisée de ce pays grandiose et rude. De retour à Luxembourg dans les années 1925 à 1928 son expérience et sa maitrise s'affirment. Des toiles trés fraiches et vaporeuses naissent comme « Laerensmillen », 1925, « Le Faubourg du Grund et la Ville Haute », 1927. (PI. 1) Aprés Paris, c'est l'Italie qui attire le jeune artiste. En octobre 1928 il se rend à Rome, pourvu d'une bourse que lui a accordé le Ministre d'État, Monsieur Joseph Bech. Tres vite Beckius saisit le climat pictural de la Ville Eternelle. Ses couleurs prennent une transparence et une luminosite rarement acquises par un peintre luxembourgeois. Observateur assidu, il comprend rapidement que la lumiere boit les couleurs, mais dote d'une vision lente, tenace et profonde, il interprète bien les beautés sacrées de Rome : le Forum, le Palatin, les Thermes de Caracalla, la campagne romaine, la coupole de Saint-Pierre et tant d’autres motifs intéressants. Les toiles executees à Naples ne sont pas moins frappantes. Impressionné par le Vésuve et la chaleur de l'atmosphére environ- nante, lartiste, à la démarche gauche, mais à l’âme sensible a dû vibrer de tout son être. Il a su dominer son sujet et en rendre l'entière beauté. (Pl 4 et 5) ^