L'exposition The Family of Man, réalisée et présentée d'abord au Musée d’Art Moderne de New York, et qui fait actuellement (1955) le tour de monde, est, je pense, la manifestation la plus ambitieuse et la plus hardie qui ait jamais été suscitée par la photographie. Elle démontre que l'art photographique est un moyen dynamique de donner une forme à des idées et d'expliquer l'homme à l'homme. Elle fut congue comme un miroir des éléments universels et des emotions qui se rencontrent dans la vie de tous les jours — comme un miroir de la profonde unité de l'humanité sur toute la surface de la terre. Nous avons cherché et sélectionné des photographies exécutées dans toutes les régions du globe et qui reflétent tous les états de la vie, depuis la naissance jusqu'à la mort, l'accent étant mis sur les rapports que l’homme entretient quotidiennement avec lui-même, avec sa famille, sa communauté et le monde dans lequel nous vivons. C'est dire que le visiteur passe des bébés aux philosophes, des jardins d'en- fants aux universités, des peuples primitifs aux conseils de l'O.N.U. Des amoureux, des mariages, des femmes enceintes, l’unité familiale avec ses joies, ses épreuves et ses peines, ses actes de dévouement profond et ses antagonismes; le foyer avec toute sa chaleur et sa splendeur, avec ses douleurs et ses exaltations; l'individu et la famille en présence de la vie qui commence et de celle qui se termine dans le deuil; l'homme dans ses relations avec le monde environnant, avec la beauté et la richesse de la terre dont il a hérité, mais aussi ce que l'homme a fait de cet héritage, les bonnes et les grandes choses, les choses stupides et exécrables, voilà ce qui est montré dans ces photo- graphies.