gestion d'une imprimerie bruxelloise qui imprimait entre autres la « Jeune Belgique » et « l'Art moderne ». Ces deux revues, conjointe- ment au « Cercle des Vingt », auquel succéda la « Libre Esthétique », ont joué un róle déterminant dans le renouveau littéraire et artistique de la Belgique d'entre 1884 et 1914. Les debuts de la carriere artis- tique de Théo van Rysselberghe se confondirent avec l'activité du « Cercle des XX », dont Théo deviendra à coté d'Octave Maus, le principal conseiller. De bonne heure Maria Monnom, à l'esprit éton- namment éveillé, fut ainsi mélée au mouvement d'avant-garde belge, aussitót soutenu par Emile Verhaeren et, plus tard, par André Gide, qui ne tardèrent pas à devenir les amis intimes des van Rysselberghe. . Maria Monnom a connu notre pays des l'àge de neuf ans, par le tfuchement de l'amie de pensionnat de sa sœur, Berthe Gansen d’Eich, qui épousera le docteur Auguste Weber, cousin d’Emile Mayrisch par leurs mères, nées Metz. En 1900 Madame van Rysselberghe fit la connaissance, chez les Weber, de Madame E. Mayrisch-de Saint Hubert, qui lui avait été recommandée en termes élogieux par Octave Maus. Les deux jeunes femmes, animées d’un commun enthousiasme pour les Lettres et les Arts, étaient bien faites pour s'entendre, pour devenir amies. Aussi le couple des van Rysselberghe allait-il multiplier ses séjours dans notre pays, dans l’accueillante famille du pittoresque docteur aux gilets bariolés et dans le milieu hospitalier des Mayrisch, à Dudelange d’abord, à Colpach ensuite. Madame Emile Mayrisch ne tarda pas à collaborer, sous divers pseudonymes, à « l’Art moderne », où elle débuta par des notes sur l’art allemand. En 1903 elle y publia un article sur « l'Immoraliste » de Gide et ce fut là l'origine de la liaison du « contemporain capital » avec les Mayrisch. On sait que Madame Théo van Rysselberghe — « la petite dame » comme l'appe- laient ses familiers — est devenue l'Egérie de Gide. On n'a qu'à par- courir les pages de son « Journal » pour se convaincre de la constante et vigilante présence de la petite dame dans la vie de Gide. Rien d'étonnant aussi que les van Rysselberghe s'installent en 1889 à Paris et qu'ils entretiennent bientót des relations suivies avec un nombre croissant d'artistes francais, en particulier les Néo-Impressionnistes et les Nabis: Signac, Denis, Cross, Vuillard, Bonnard, Vallotton, et avec les écrivains groupés autour de la Nouvelle Revue française, À. Gide, J. Schlumberger, J. Copeau, Ch. du Bos, J. Riviere, B. Groethuysen, etc., lesquels deviennent a des degrés variables aussi les intimes de Madame Mayrisch et de son mari. 5