liscnt de Johann Baptist Reiter par contre, l'esprit 1déalisant de l’ancienne peinture viennoise se manifeste avec plus de retenue, et la stylisation y est moins accusée. Nous avons vu que dans le paysage les rapports entre l’art et la réalité sont différents. Ils le sont non seulement chez Waldmüller, mais d’une façon générale. Le naturalisme brillant de Waldmüller, qui est à tous les points de vue la personnalité la plus riche du Biedermeier, exerce évidemment une influence considérable, mais elle est de courte durée et l'artiste n'a pas de véritable disciple. C'est Rudolf Alt qui reste le plus prés dans son esprit de cette peinture obsédée par l'objet. Chose curieuse, Âlt nous donne du monde extérieur une reproduction minutieusement exacte, tout en conservant à ses œuvres un caractère artistique et en leur donnant un accent personnel. Pendant des dizaines d'années sa manière ne subit guère de changement. Ce n'est que vers la fin du siècle, et alors qu'il a plus de quatre-vingts ans, qu'il adopte certains des principes de l’impressionnisme. Principes, il est vrai, que la peinture autrichienne connaissait déjà du temps de Waldmiiller. Les études de paysages faites dans les années trente par Friedrich Gauermann en témoignent aussi bien que l’étonnante Vue de Graz par Friedrich Loos qui date de 1839. Que cette manière picturale fût assez répandue est prouvé par le fait que vers 1840 elle a été pratiquée même par un autodidacte comme Adalbert Stifter. Les œuvres de ce genre s'apparentent aux paysages préimpressionnistes qui en Allemagne sont exécutés au même moment par Blechen, Wasmann et Menzel. Durant le deuxième tiers du XIX° siècle, 11 y a en Autriche encore un autre courant qui, lui, est idéaliste. La grande époque de ce courant: le romantisme, et plus particulièrement le romantisme à tendances religieuses des Nazaréens Scheffer von Leonhardshoff, Kupelwieser, Olivier, Führich, est certes déjà révolue. Mais il existe, encore à la fin du Biedermeier, un romantique qui doit figurer dans cet ensemble: Moritz von Schwind. En plus de cette pièce unique au point de vue du coloris qu’est le Portrait de sa fille Anna, on verra ici deux tableaux où se montre pleinement l’élément fondamental de son art: une jaillissante ligne musicale par laquelle s'exprime une imagination débordante. Il faut d'ailleurs reconnaitre que