de nombreux récipients en verre de teinte verdátre ou bleu verdátre, tandis que la vaisselle de luxe était représentée par des piéces en verre aux tons francs, monochromes ou polychromes. Peu à peu la technique du moulage est abandonnée et une préférence trés nette pour le verre aux teintes nuancées se manifeste en méme temps que les formes obtenues par le soufflage gagnent en variété. Toutefois, pendant la premiére moitié du Ier siécle, le verre est à consi- dérer, dans nos contrées, comme un objet de luxe. À partir de la seconde moitié du Ier siècle, le verre parait plus fréquemment parmi le mobilier funéraire sous forme d’urnes cinéraires et de modestes «lacrymatoires», de balsamaires, que l'on est tenté d'attribuer à des ateliers verriers régionaux, voire «indigènes». L'existence d’une fournaise au Titelberg 7, site archéologique de haute importance, semblait déjà prouvée par les balsamaires, les cubes en pâte de verre, les débris et les déchets, les nombreux fragments de creusets de la collection Erpelding 8. Il y a plus de trente ans, l’attention de MM. Erpelding et Kremer se porta sur certains endroits, remarquables par l’abondance des débris de verre y collectés.? Enfin, le Musée d'Histoire et d'Art a procédé, au cours des fouilles de 1968, au dégagement des vestiges d’une verrerie sur le flanc NE du Titelberg.19 Le souci d'éviter les risques de perte lors du transfert lointain et peu aisé d'objets extrémement fragiles, quoique d'un usage de plus en plus courant, a certainement favorisé la création des établissements verriers en nombre progressif? en Gaule, dans les contrées traversées par des routes stratégiques. A l'instar des ateliers de potiers 12, ils travaillaient pour une clientèle composée d'agents militaires ou administratifs de l'empire romain, auxquels se joignit bientót l'aristocratie gauloise. Gagnant en importance dans la mesure de leurs moyens, ces ateliers ont dà travailler suivant l'inspiration ou les recettes, tenues secrétes, de leurs artisans, souvent d'origine étrangére; ils ont aussi imité les oeuvres d'art en vogue. Toutefois, la présence des matiéres premiéres, sable et combustible, ou les facilités de leur acheminement, ont déterminé le choix de l'emplacement des fournaises. A partir du IIe siécle, le nord de la France, et Cologne, en Rhénanie, sont des centres verriers importants. Ce dernier centre produit dés lors des pièces admirables en verre décoloré, trans lucide, et vers le milieu du IIe siécle, elles sont décorées de fins filets de verre, obtenus par étirage et appliqués à chaud, à main levée, plus ou moins incrustés dans la paroi extérieure, faisant preuve de la maitrise de ses artisans.